L’histoire des systèmes d’exploitation chez Google a longtemps été définie par une dichotomie fondamentale, presque philosophique. D’un côté, Android, le géant mobile, conçu pour l’interaction tactile, l’immédiateté et une architecture applicative fragmentée, a conquis le monde avec des milliards d’utilisateurs actifs. De l’autre, ChromeOS, né d’une vision minimaliste où le navigateur web est au centre du système, a su s’imposer comme une forteresse imprenable dans le secteur éducatif américain grâce à sa sécurité, sa simplicité de gestion et sa légèreté. Pendant plus d’une décennie, ces deux entités ont évolué en parallèle, se croisant parfois — via l’exécution d’applications Android sur ChromeOS ou des tentatives timides de modes bureau sur Android — sans jamais véritablement fusionner. Cette ère de coexistence séparée touche aujourd’hui à sa fin.
L’émergence du projet « Aluminium OS », révélée par une série de fuites techniques, d’offres d’emploi stratégiques et d’analyses de code au sein de l’Android Open Source Project (AOSP), marque le début d’une transformation tectonique pour la division plateformes de Google. Il ne s’agit plus d’une simple mise à jour ou d’un rapprochement cosmétique, mais d’une refonte structurelle visant à unifier les efforts de développement sous une seule bannière technologique : celle d’Android. La question n’est plus de savoir si ChromeOS va disparaître, mais comment son héritage — la sécurité, la gestion de flotte, l’expérience de bureau — va être transmuté dans un nouvel environnement dominé par la pile logicielle mobile et l’intelligence artificielle générative.
La genèse d’Aluminium
Pour comprendre la portée du projet Aluminium, il est impératif de le replacer dans le contexte des tentatives précédentes de Google pour résoudre son « problème de bureau ». Depuis 2016, les rumeurs d’un projet « Andromeda » suggéraient déjà une fusion, mais Google avait alors opté pour une stratégie d’intégration progressive : porter le Google Play Store sur ChromeOS. Cette approche, bien que fonctionnelle, a créé une dette technique considérable. ChromeOS est devenu un système « Frankenstein », exécutant un noyau Linux de type serveur/desktop, par-dessus lequel tourne le navigateur Chrome, à côté d’un conteneur exécutant le framework Android, et d’une machine virtuelle pour Linux.
Aluminium OS, dont le nom de code a été confirmé par une offre d’emploi pour un « Senior Product Manager » basé à Taipei, représente une rupture avec cette méthode additive. Le descriptif du poste mentionne explicitement le développement d’un « nouvel Aluminium, système d’exploitation basé sur Android » et une stratégie de transition pour « passer de Google ChromeOS à Aluminium avec une continuité des affaires ». L’utilisation du suffixe « -ium » (évoquant Chromium) et du métal (évoquant la solidité et le matériel premium) suggère une volonté de conserver une filiation spirituelle avec ChromeOS tout en changeant radicalement de moteur.
Contrairement au projet Fuchsia OS, qui tentait de repartir d’une page blanche avec un nouveau micro-noyau Zircon, Aluminium est une approche pragmatique. Google a réalisé que reconstruire un écosystème d’applications complet pour un nouvel OS est une tâche sisyphéenne. Android dispose déjà de cet écosystème. Le défi d’Aluminium n’est donc pas de créer un OS, mais de transformer Android en un système d’exploitation de bureau crédible, capable d’absorber les fonctionnalités de ChromeOS. Les annonces faites lors du Snapdragon Summit en septembre 2025, confirmant l’arrivée d’Android sur le marché PC en collaboration avec Qualcomm, ne sont que la partie émergée de cet iceberg.
Rupture architecturale
La différence fondamentale entre ChromeOS et le futur Aluminium OS réside dans leur architecture profonde. ChromeOS, dans sa version actuelle (parfois désignée comme « ChromeOS Classic » dans les rapports de bugs), est une distribution Linux dérivée de Gentoo. Elle utilise le système de gestion de paquets Portage pour sa construction, le système d’init Upstart (historiquement), et s’appuie sur une stack graphique spécifique (Freon/Ozone) optimisée pour le rendu web via le navigateur Chrome.
Aluminium OS, étant « basé sur Android », implique l’adoption de la « stack Android » complète. Au niveau du noyau (Kernel), cela signifie l’utilisation de l’Android Common Kernel (ACK). Bien que ChromeOS et Android utilisent tous deux Linux, leurs noyaux ont divergé au fil des ans. Le noyau Android intègre des patchs spécifiques pour la gestion de l’énergie (wakelocks), la gestion de la mémoire (Low Memory Killer Daemon – LMKD) et la communication inter-processus (Binder). Google a annoncé dès juin 2024 que ChromeOS commencerait à adopter le noyau Android pour « simplifier l’ingénierie » et accélérer l’intégration des nouvelles puces. Avec Aluminium, cette convergence est totale : il n’y aura plus qu’un seul noyau à maintenir pour les téléphones, les tablettes et les ordinateurs portables.
Au-dessus du noyau, la rupture est encore plus nette dans l’espace utilisateur (userspace). ChromeOS utilise la glibc (bibliothèque C GNU standard), ce qui le rend compatible avec la plupart des binaires Linux standards. Android utilise Bionic, sa propre bibliothèque C optimisée pour la taille et la vitesse sur mobile. Le passage à Aluminium signifie que l’environnement natif de l’ordinateur ne sera plus un environnement GNU/Linux traditionnel, mais un environnement Android. Le gestionnaire d’affichage ne sera plus le compositeur de Chrome, mais SurfaceFlinger, le compositeur d’Android. Le système d’init sera celui d’Android. Pour l’utilisateur final, cela pourrait être transparent, mais pour l’ingénieur système, c’est un changement de paradigme : on passe d’un système qui lance un navigateur web comme interface principale à un système qui lance un framework d’applications (ART – Android Runtime) gérant des activités et des fenêtres.
La réinvention du bureau
Le scepticisme historique envers Android sur PC provenait de son interface inadaptée au clavier et à la souris. Aluminium OS s’appuie sur les avancées massives introduites dans Android 16 et prévues pour Android 17 (nom de code « Cinnamon Bun ») pour combler cette lacune. Google développe un véritable « mode bureau » natif, loin des tentatives expérimentales cachées dans les options développeurs des années précédentes.
Les nouvelles API de gestion de fenêtres (« Desktop Windowing ») introduites dans les versions bêta d’Android 16 permettent enfin un redimensionnement libre et arbitraire des fenêtres, la gestion du chevauchement (z-ordering) complexe, et surtout, la persistance des états. Sur un smartphone, l’OS tue agressivement les processus en arrière-plan pour économiser la batterie. Sur un PC Aluminium, l’OS devra maintenir des douzaines de fenêtres actives simultanément. Les fuites indiquent que Google a réécrit une partie du gestionnaire de tâches pour supporter le « tiling » (agencement automatique des fenêtres) et une barre des tâches (« taskbar ») avec une zone de débordement, fonctionnant exactement comme sur Windows ou macOS.
L’interface utilisateur adoptera le langage « Material 3 Expressive », conçu pour être plus dense et informatif sur grand écran. Les interactions à la souris sont revues : survol (hover), clic droit contextuel, et raccourcis clavier globaux deviennent des citoyens de première classe. Contrairement à Samsung DeX qui est une surcouche propriétaire, ces capacités sont intégrées au cœur d’AOSP, garantissant que toutes les applications Android, même celles non optimisées, pourront être fenêtrées correctement grâce à des « traitements de compatibilité » automatiques imposés par le système. Aluminium OS n’est donc pas un Android étiré, mais une nouvelle expression d’Android capable de muter son interface selon le périphérique d’entrée.
Le problème du navigateur et la solution Ferrochrome
Le point d’achoppement critique de toute transition de ChromeOS vers Android a toujours été le navigateur. Sur ChromeOS, le navigateur est une instance « Desktop » complète, supportant les extensions, les outils de développement (DevTools) et le rendu de pages complexes. Sur Android, Chrome est une version mobile, dépourvue de support d’extensions et souvent limitée par le moteur WebView. Pour qu’Aluminium OS réussisse, il doit offrir une expérience de navigation de classe bureautique.
C’est ici qu’intervient le projet « Ferrochrome » et les développements récents autour de « Chrome Desktop sur Android ». Google a travaillé sur le portage de la version Linux de Chromium pour qu’elle s’exécute directement sur Android, en utilisant les nouvelles capacités de virtualisation ou en adaptant le moteur graphique. Les rapports récents confirment que Google prépare une version de Chrome pour Android supportant nativement les extensions (.crx), une fonctionnalité jusqu’alors bloquée pour préserver le modèle économique publicitaire sur mobile.
Avec Aluminium OS, l’application Chrome ne sera plus une simple application Android parmi d’autres, mais probablement une instance privilégiée, optimisée pour tirer parti de l’accélération matérielle directe. Si le portage natif s’avère insuffisant, Google dispose de la technologie AVF (Android Virtualization Framework) pour faire tourner une instance de ChromeOS (et donc de Chrome Desktop) à l’intérieur d’une machine virtuelle hautement optimisée, transparente pour l’utilisateur. Cela garantirait une compatibilité à 100% avec le web moderne, condition sine qua non pour remplacer les Chromebooks en entreprise.
Virtualisation et survie de l’écosystème Linux (Crostini 2.0)
L’un des atouts majeurs de ChromeOS est « Crostini », le conteneur Linux qui permet aux développeurs d’utiliser des outils en ligne de commande, des éditeurs de code comme VS Code, et des environnements Docker. La transition vers une base Android soulève des inquiétudes : Android est traditionnellement plus verrouillé et n’offre pas d’accès facile à un shell root ou à un environnement Linux standard.
Cependant, l’introduction de l’Android Virtualization Framework (AVF) dans les versions récentes d’Android offre une solution élégante et plus robuste que l’actuel Crostini. Sur ChromeOS, Crostini utilise l’hyperviseur KVM (Kernel-based Virtual Machine) du noyau Linux hôte. Sur Aluminium OS, AVF standardise l’accès à la virtualisation protégée. Google a déjà démontré une application « Terminal » native pour Android capable de lancer une image Debian complète via AVF, avec support de l’accélération graphique (GPU passthrough).
Cette nouvelle architecture de virtualisation pourrait être supérieure à l’actuelle. AVF est conçu pour l’isolation stricte, ce qui permettrait à Google de laisser les développeurs exécuter n’importe quel OS invité (Linux, et potentiellement Windows 11 on ARM) sans compromettre la sécurité du système hôte Android. Pour l’utilisateur final, cela signifie que la fonctionnalité « Linux sur Chromebook » ne disparaîtra pas ; elle évoluera vers « Linux sur Aluminium », potentiellement plus performante grâce à une meilleure intégration avec le matériel via les API de virtualisation modernes d’Android.
Stratégie matérielle : montée en amme et Projet « Snowy »
Aluminium OS ne se contentera pas de remplacer le logiciel des Chromebooks existants ; il doit accompagner une montée en gamme matérielle. Les documents internes révèlent une segmentation explicite des futurs appareils : « AL Entry » pour l’entrée de gamme, mais surtout « AL Mass Premium » et « AL Premium ». Cette nomenclature trahit l’ambition de Google de sortir de la niche des ordinateurs à bas coût pour attaquer frontalement le MacBook Air et les Surface Laptop.
Cette ambition est corroborée par les rumeurs concernant un « Pixel Laptop » portant le nom de code « Snowy ». Comparé en interne aux machines de Dell (XPS) et d’Apple, ce laptop serait le porte-étendard d’Aluminium OS. Il est probable que cet appareil soit propulsé par une puce conçue par Google (Tensor) ou par les nouvelles puces Snapdragon X Elite de Qualcomm, scellant l’alliance annoncée au Snapdragon Summit. L’architecture ARM est au cœur de cette stratégie : Android est nativement optimisé pour ARM, et l’efficacité énergétique de cette architecture permet des designs fins, sans ventilateur, avec une autonomie de plusieurs jours, ce qui correspond parfaitement à la vision « mobile-first » d’Aluminium.
L’existence de tiers « Premium » indique aussi que Google souhaite séduire les créatifs et les cadres, des segments de marché qui ont toujours boudé ChromeOS en raison du manque d’applications professionnelles natives (Adobe Premiere, AutoCAD). Avec Android comme base, l’espoir est que les éditeurs porteront plus volontiers leurs applications tablettes/desktop vers Aluminium, bénéficiant d’une base installée potentielle immense (incluant les tablettes et les pliables), contrairement à ChromeOS qui restait un marché de niche pour les développeurs natifs.
L’Intelligence artificielle comme catalyseur systémique
Pourquoi opérer cette fusion maintenant, après des années d’hésitation? La réponse tient en deux lettres : IA. Google est engagé dans une course existentielle contre OpenAI et Microsoft. Pour gagner, Google doit déployer ses modèles Gemini partout. Or, maintenir deux pipelines d’intégration d’IA — un pour Android, un pour ChromeOS — est inefficace et coûteux. Fusionner les plateformes permet de concentrer les efforts d’ingénierie.
Aluminium OS est décrit comme étant « construit avec l’IA au cœur ». Cela dépasse le simple ajout d’un chatbot. Il s’agit d’intégrer Gemini Nano directement dans le système d’exploitation pour gérer des tâches complexes en local (on-device). L’accès direct au NPU (Neural Processing Unit) via la stack Android est plus mature que sur ChromeOS. Les fonctionnalités envisagées incluent la compréhension sémantique de l’écran (le système « voit » ce que vous faites et propose de l’aide), la recherche universelle intelligente (retrouver un document par son concept et non son nom), et la gestion proactive des ressources.
Pour les entreprises, cette IA native pourrait transformer la gestion de flotte. Imaginez un système MDM (Mobile Device Management) capable de diagnostiquer et réparer automatiquement des problèmes logiciels sur des milliers de machines grâce à des agents IA locaux, réduisant drastiquement les coûts de support IT. C’est un argument de vente puissant pour le marché « AL Premium » que Google vise.
Le défi de la migration en entreprise et dans le secteur de l’éducation
C’est ici que réside le plus grand péril pour Google. Le secteur de l’éducation (K-12) dépend de ChromeOS pour sa simplicité de gestion via la Google Admin Console. Les écoles achètent des Chromebooks parce qu’ils sont « inviolables » et faciles à réinitialiser. Migrer ce parc vers un OS basé sur Android, perçu comme plus ouvert et potentiellement plus complexe à sécuriser, est risqué.
Google a prévu le coup en insistant sur la « continuité des affaires ». Cela implique que les outils de gestion d’Aluminium OS devront être identiques, ou rétro-compatibles, avec ceux de ChromeOS. Actuellement, les API de gestion d’Android (Android Management API) et de ChromeOS sont distinctes. La fusion des OS entraînera inévitablement une fusion des consoles d’administration. Google devra prouver aux administrateurs scolaires qu’un PC Aluminium peut être verrouillé aussi efficacement qu’un Chromebook.
La transition sera progressive. Les documents suggèrent une coexistence des deux systèmes pendant une période indéterminée. Les appareils existants continueront de tourner sous « ChromeOS Classic » jusqu’à leur date d’expiration des mises à jour automatiques (AUE), tandis que les nouveaux modèles sortiront sous Aluminium. Il est également possible que Google propose un « upgrade » optionnel pour les Chromebooks récents et puissants (comme les Chromebook Plus), remplaçant ChromeOS par Aluminium via une mise à jour OTA massive, transformant ainsi le matériel existant en nouvelles machines Android de bureau.
Positionnement stratégique face à Apple et Microsoft
Avec Aluminium OS, Google aligne enfin sa stratégie sur celle de ses concurrents, tout en choisissant une voie unique. Apple garde macOS et iPadOS séparés, bien qu’ils se rapprochent. Microsoft tente d’imposer Windows sur ARM. Google choisit la fusion totale : un seul OS pour le mobile et le bureau. C’est le pari que le paradigme mobile (architecture ARM, applications sandboxées, mises à jour transparentes, connectivité permanente) est l’avenir de l’ordinateur personnel.
Cette stratégie vise à contrer la menace croissante de l’iPad, qui devient de plus en plus un remplacement d’ordinateur pour les étudiants, et celle des PC Windows « Copilot+ » qui promettent l’autonomie et l’IA que les Chromebooks offraient jadis seuls. En unifiant Android et ChromeOS, Google crée une plateforme avec une base installée théorique de 3 milliards d’utilisateurs (Android) capable de s’étendre vers le haut (Desktop), plutôt que d’essayer de pousser un OS de niche (ChromeOS) vers le bas.
L’intégration de l’écosystème est aussi un facteur clé. La fonctionnalité « Cross-Device Services » d’Android permet déjà le partage de connexion, le streaming d’applications et le copier-coller universel entre un téléphone Android et un Chromebook. Avec Aluminium, cette intégration sera native et sans friction, car les deux appareils parleront le même langage système, partageant le même noyau et les mêmes frameworks.
Sécurité, souveraineté et avenir open source
Un aspect souvent négligé est l’impact sur la communauté Open Source. ChromeOS est basé sur ChromiumOS, un projet relativement ouvert que l’on peut compiler et installer (via des forks comme CloudReady, avant son rachat). Android, bien qu’open source via AOSP, est en réalité difficilement utilisable sans la couche propriétaire des Google Mobile Services (GMS).
Le passage à Aluminium OS pourrait signifier une fermeture accrue de la plateforme. Si le démarrage sécurisé (Verified Boot) d’Android est appliqué strictement aux PC, il deviendra très difficile d’installer un autre système d’exploitation (comme une distribution Linux standard ou Windows) sur le matériel Google, contrairement aux Chromebooks actuels qui disposent souvent d’un mode développeur permettant de flasher un BIOS alternatif. Cela soulève des questions de souveraineté numérique : les institutions qui appréciaient ChromeOS pour sa base Linux standard pourraient voir d’un mauvais œil le passage à un système Android plus opaque et contrôlé verticalement par Google.
Cependant, Google pourrait arguer que la sécurité d’Android, avec son sandboxing applicatif strict et son système de permissions granulaire, est supérieure à celle des OS de bureau traditionnels face aux malwares modernes. L’avenir dira si Google laissera une porte ouverte aux bidouilleurs et aux développeurs, ou si Aluminium scellera définitivement le matériel Google dans un jardin clos.
L’obsolescence programmée de ChromeOS
À la lumière des éléments techniques, stratégiques et économiques analysés, la réponse à la question « Quel est l’avenir de ChromeOS ? » est sans équivoque : ChromeOS, en tant que système d’exploitation distinct basé sur Gentoo Linux, n’a pas d’avenir à long terme. Il est destiné à être absorbé, digéré et remplacé par Aluminium OS.
Ce constat ne doit pas être lu comme un échec de ChromeOS, mais comme l’aboutissement de sa mission. ChromeOS a prouvé que le monde était prêt pour un ordinateur cloud-first, sécurisé et simple. Aujourd’hui, Google estime qu’Android a suffisamment mûri pour reprendre ce flambeau et le porter plus loin, vers des usages plus polyvalents et performants que le web seul ne peut offrir. La transition sera longue, complexe, et parsemée de défis techniques — notamment la reproduction de la qualité du navigateur Desktop sur Android et la gestion sans faille de la flotte existante.
L’horizon 2026-2027 verra l’émergence des premiers appareils Aluminium natifs. Pour les DSI, les développeurs et les utilisateurs, le message est clair : préparez-vous à un monde où votre « Chromebook » sera en réalité une puissante tablette Android avec un clavier, propulsée par l’IA, et où la distinction entre votre téléphone et votre ordinateur ne sera plus qu’une question de taille d’écran. ChromeOS est mort, vive Aluminium.
